Mon expérience
Je suis entrepreneur depuis 14 ans, j’ai créé ma première société en 2006. Cette première boîte fait 1M2 en chiffre d’affaire et est constituée de 12 collaborateurs.
Je ne compte pas la partie “équipe étendue” qui est tout aussi importante pour nous : tous les freelances avec lesquels nous travaillons régulièrement et partageons.
Dans cette première entreprise que je prends en exemple car c’est celle avec le plus d’historique, l’ancienneté moyenne est de plus de 7 ans.
J’ai constitué au fur et à mesure des années un noyau dur de personnes fiables, autonomes, sympas, drôles, innovantes et proactives. Je prends plaisir à les voir, à les côtoyer, à travailler avec elles et je crois savoir que c’est réciproque :).
Faites confiance
Alors ça se joue aussi au recrutement ça, d’embaucher des personnes qui soient autonomes, bienveillantes, proactives.
Néanmoins je suis partisan du premier pas dans la confiance, c’est toujours ce que j’ai fait.
J’ai tout le temps en tête la crise des missiles de cubas où il a fallu que l’un des camps fasse un premier geste pour faire diminuer la pression.
Pour établir la confiance il faut que l’un des deux fasse le premier pas afin qu’elle puisse se construire.
La défiance attire la défiance.
La confiance attire la confiance.
Ce que je dis aux personnes qui m’entourent c’est que je leur fais confiance, et que je veux fonctionner sur ce principe.
Je ne veux pas avoir à “fliquer”, ça ne m’intéresse pas, ce n’est agréable pour personne.
Je veux travailler avec des personnes fiables et autonomes.
Donc je fais le premier pas de la confiance car j’ai choisi de ne pas vivre dans la défiance et d’attendre le meilleur des autres, mais je leur dis clairement :
S’ils se foutent de ma gueule, je ne les raterai pas.
On peut adhérer ou pas, mais pour ma part cette attitude que j’estime franche et transparente a produit des résultats plutôt positif dans ma vie.
Alors oui bien entendu parfois je tombe sur quelqu’un qui abuse, alors je la dégage.
Certains gardent en tête cette personne qui a abusé cette fois là et oublient toutes les autres qui ont été dignes de cette confiance.
Je préfère me rappeler de toutes celles qui ont été dignes de ma confiance plutôt que le 1% qui ne l’a pas été.
Je préfère vivre dans la confiance que dans la défiance.
Alors il ne s’agit pas non plus de tomber dans une naïveté béate, ce n’est pas ce que je dis.
Il faut aussi être conscient des attentes des autres, qu’ils ont leurs propres intérêts, et ne pas penser qu’ils vont tout sacrifier pour vous.
Ce n’est pas comme ça que l’être humain marche.
Il faut créer des relations où l’autre a intérêt à faire en sorte que cette confiance continue à fonctionner.
C’est le sens d’une relation équilibrée pour moi. Il faut que cela reste mutuellement profitable.
Si vous vous attendez à ce que les autres fassent pour vous des actions en totale abnégation en oubliant leurs propres intérêts vous vous fichez le doigt dans l’oeil.
Donnez l’exemple
Si vous voulez que les personnes qui travaillent avec vous soient fiables, autonomes, proactives, bienveillantes, et bien il faut l’être vous même.
Il y a cette citation connue de Gandhi :
“Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.”
On peut imaginer tout de suite qu’il faut faire des grandes choses pour ça, mais pas pour moi, il faut penser à l’effet cumulé : des tas de petites actions vont donner des résultats extraordinaires à long terme.
C’est le même principe avec nos comportements, au quotidien, si vous êtes ce que vous attendez des autres, vous allez être inspirant et en plus attirer des personnes dans le même état d’esprit.
J’ai la chance d’avoir une équipe solide sur Archriss, avec une ancienneté moyenne de plus de 7 ans comme je l’évoquais au début de l’article.
Ce qui me donne ainsi du recul sur les changements que j’ai vu s’opérer parmi ceux qui sont là depuis longtemps : plus autonomes, plus impliqués, plus proactifs, plus confiants.
Et j’espère que je leur rends bien.
Ne sanctionnez pas les erreurs, valorisez l’apprentissage
Tout le monde se trompe, tout le monde fait des erreurs.
Vous pouvez l’avoir mauvaise quand ça arrive, mais râler sur votre équipe n’apporte rien de bon. Oui je sais que parfois c’est sacrément dur de prendre sur soi lol, mais apprenez à le faire.
Il ou elle est déjà conscient d’avoir fait une erreur, ils se sentiront déjà mal par rapport à ça, pas besoin d’en rajouter.
C’est aussi une manière de les responsabiliser, traitez-les simplement comme des personnes responsables qui sont capables de juger quand ils ont fait une erreur et d’apprendre de ça.
La bonne attitude à mon sens à avoir c’est de penser que votre partenaire / collaborateur a fait de son mieux à l’instant T compte tenu de la situation, qu’il faut analyser les raisons de son erreur.
De plus si les gens ont peur de faire des erreurs, ça va les pousser à ne pas prendre d’initiatives, à ne pas être créatifs, en clair à s’en tenir à leur “pré carré”. Alors là pour le coup l’autonomie, la créativité, l’esprit d’initiative, vous allez le tuer dans l’oeuf.
Ce qui m’amène au point d’après :
Acceptez l’entière responsabilité
Si vous êtes le Leader de votre entreprise, vous êtes RESPONSABLE DE TOUT.
Vous êtes celui qui prend les décisions qui vont impacter l’ensemble de votre structure, quand il y a quelque chose qui ne marche pas comme ça devrait, c’est de votre responsabilité.
Vous possédez les leviers pour rendre votre structure aussi efficace que possible.
Pour être dans un principe d’amélioration continue il est essentiel de vous sentir responsable à chaque défaillance.
Par exemple si un collaborateur mets trop de temps pour réaliser une tâche et met en péril l’organisation d’un projet et sa rentabilité c’est que :
- vous n’avez pas mis en place une organisation suffisamment efficiente,
- vous n’avez pas mis la personne dans un rôle qui lui correspond,
- vous vous êtes trompé dans l’estimation de la tâche,
- vous vous êtes trompé lors du recrutement,
- etc…
DANS TOUS LES CAS, vous avez votre part de responsabilité, à vous d’agir !
Transparence et honnêteté : Faites ce que vous dites et dites ce que vous faites.
Si vous voulez avoir le respect de vos collaborateurs, je pense qu’il faut être honnête avec eux et ne pas leur cacher des choses dont ils devraient être au courant.
Pour la crise du Coronavirus, voici un extrait du mail que j’ai adressé à l’équipe Archriss :
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- La situation économique
Bon soyons clair, ça va piquer dans les mois et les années à venir.
Pour avoir connu la crise de 2008 et l’après crise, j’ai vu les répercussions, et là je pense que ça va être pire.
Les dispositions prises par le gouvernement pour limiter un peu la casse le montrent.
Ça va coûter très cher au gouvernement, et par extension à nous tous, donc ils ne le font pas pour rien.
Je ne vais pas vous servir un discours apaisant à la con, je pense être réaliste et pragmatique.
Seules les entreprises les plus fortes vont survivre.
Les plus fortes ça veut dire quoi ?
- capables de faire preuve d’adaptabilité,
- diversification de la clientèle,
- coûts fixes les plus bas possibles,
- de la liquidité, une trésorerie élevée,
- des avantages concurrentiels.
J’estime qu’il est de ma responsabilité de faire en sorte que Archriss s’en sorte pour sauvegarder un maximum d’emplois.
Donc je ferai ce que j’ai à faire pour préserver le plus grand nombre, même quand ça sera difficile.
[…..]
Pour être clair et transparent avec vous, voici nos forces et faiblesses.
Donc nos forces sont :
– de la trésorerie,
– plusieurs banques avec des dispositifs de facilités de caisse mises en place sur 2 d’entre elles en prévision de ce type de situation critique,
– une diversification en terme de clientèle avec moitié du public et moitié du privé, et des entreprises plutôt solides côté privé,
– la possibilité de faire du télétravail,
– une diversification géographique,
– adaptabilité,
– des compétences avancées dans nos domaines d’activité,
– des références et une bonne réputation,
– pas de clients importants dans le tourisme,
– des ressources externes qui nous permettent d’adapter notre activité,
– une diversification en terme de devises.
Nos faiblesses sont :
– masse salariale élevée,
– un montant élevé de factures en attente de paiement.
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Je ne mets qu’une partie du mail car sinon ce sera trop long, mais vous comprenez l’idée.
Vous n’êtes pas infaillible, ne faites pas croire que c’est le cas.
Dites-le quand vous vous êtes trompé.
Acceptez-vos erreurs, ne cherchez pas à les cacher, au contraire.
Mais dites aussi les conclusions que vous en tirez, pourquoi vous avez fait cette erreur et comment vous éviterez au mieux à l’avenir de la reproduire.
Écoutez vos équipes, acceptez qu’ils ne partagent pas votre avis, acceptez de changer d’avis vous-même. Remettez-vous en question en permanence.
Ça me fait penser à cet article que j’ai écrit il y a quelques temps sur notre capacité à garder l’esprit ouvert et admettre que l’on a toujours à apprendre : https://umento.best/vos-desirs-sont-vos-ordres-etes-vous-enseignable/
Avoir tort et l’admettre n’est pas un signe de faiblesse.
Ne pas le faire c’est aller droit vers l’échec total.
Préoccupez-vous de votre équipe
Si vous voulez garder une équipe soudée, il faut créer et animer de la cohésion, et encourager cela.
Ce sont des êtres humains, vous passez un temps considérable avec eux, donc prenez soin de choisir des personnes que vous appréciez, dont vous vous souciez.
N’essayez pas de faire semblant, ça se sentira forcément. Et puis même pour vous ça sera pénible à vivre.
Soyez sincère. Et pour être sincère c’est pour ça que je vous encourage à travailler avec des personnes qui sont proches de vos valeurs et que vous appréciez.
Je vous renvoi pour ça ici :
https://umento.best/recruter-tpe-pme-methode-selectionner-collaborateurs-geniaux/
Conclusion
Manager est un exercice particulièrement complexe et fin.
Il faut développer son empathie, savoir être tolérant (ce qui est parfois difficile pour moi qui est une tendance clair à être exigeant), mesurer ses réactions, être exemplaire, savoir être clair, etc…
J’espère que ce modeste article et mon expérience t’aidera !
Merci par avance de partager cet article / mettre un commentaire si il t’a plu :).
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