Dernièrement j’ai un membre de mon Fast-Track Investor qui m’a demandé en coaching de groupe ce qu’il pouvait faire pour placer des liquidités à court terme sur sur PEA, Compte titre sur IBKE et dans la crypto.

J’ai donc décidé de creuser le sujet d’avantage et de vous partager les résultats de mes recherches dans cet article.

La boussole avant les produits

Des liquidités, c’est d’abord une fonction : tu veux pouvoir redéployer quand une opportunité se présente. Tu ne cherches pas à “battre le marché”, tu veux protéger le capital, rester liquide, et toucher les taux courts du moment. Tout le reste (choix du véhicule, code ISIN, protocole) n’est qu’un moyen de s’adosser proprement à ces taux courts.

On va donc raisonner par enveloppe (PEA, compte-titres chez IBKR, crypto) et, dans chacune, par mécanique (ce que fait réellement le produit, comment on sort, ce qui peut déraper).

1) Dans le PEA : faire simple, rester éligible, viser les taux courts €

Le PEA est pensé pour l’actionnariat européen. C’est pour ça qu’on n’y retrouve pas le classique “fonds monétaire euro” d’une banque de détail. Pour autant, tu peux garer du cash dans des ETF/OPCVM court terme éligibles PEA qui répliquent les taux au jour le jour (€STR) via dérivés. Dit autrement : tu “te branches” sur la prise murale des taux courts en euro, avec une volatilité très basse et une liquidité quotidienne.

Comment ça marche concrètement ?

  • La valeur part oscille très peu (c’est du court terme), mais elle bouge quand même : on n’est pas sur un compte à intérêt garanti, on est sur un fonds coté.

  • Le rendement suit la pente des taux du moment, moins les frais du fonds. Quand les banques centrales baissent, le rendement baisse ; quand elles montent, il remonte.

  • L’intérêt majeur : tu restes dans le PEA (donc tu conserves l’antériorité fiscale de l’enveloppe) et tu évites le cash non rémunéré.

À quoi faire attention ?

  • Ce sont des fonds avec swap : le risque est faible mais pas nul (contrepartie, tracking).

  • Vérifie l’éligibilité PEA (c’est clairement indiqué) et jette un œil au KID pour les frais et la politique de réplication.

  • C’est un parking, pas un produit d’accumulation de performance.

Quand l’utiliser ?

  • Quand tu dois rester sur l’enveloppe PEA (fiscalité, discipline), que tu anticipes des achats d’actions dans les semaines/mois à venir et que tu veux éviter le cash qui dort.

2) Sur un compte-titres chez Interactive Brokers (IBKR) : la boîte à outils “propre”

Sur IBKR, trois voies font 90 % du job pour des USD/EUR très liquides :

a) Bons du Trésor US (T-Bills) de 1 à 6 mois

C’est la colonne vertébrale des placements de trésorerie en dollar. Tu prêtes à l’État américain très court terme, donc risque crédit souverain et volatilité minime. L’avantage, c’est une immense profondeur de marché et la possibilité de revendre avant l’échéance (clôture en J+1/J+2 selon le titre et la place).
En pratique : tu achètes des T-Bills à échéance courte, tu touches l’équivalent d’un taux court USD, tu peux sortir rapidement, et tu réinvestis au fil des maturités. C’est la version “institutionnelle” du livret… mais en marché.

b) Fonds monétaires (money market funds) en USD/EUR

Tu délègues à un fonds le placement sur trésorerie/court terme (T-Bills, repos, certificats de dépôt de haute qualité). Tu récupères l’exposition aux taux courts moins les frais, avec NAV quotidienne et rachats rapides (souvent T+1/T+2). L’intérêt : diversification de contreparties et simplicité.

c) Intérêts sur cash non investi chez IBKR

IBKR verse des intérêts sur les soldes espèces au-delà d’un seuil, selon la devise et ton niveau d’actifs. C’est instantanément disponible, pratique entre deux opérations, mais souvent moins rémunéré qu’un T-Bill ou qu’un bon fonds monétaire.
Utilité : coussin opérationnel, pas un placement “cœur”.

Comment choisir entre les trois ?

  • Si tu as beaucoup de USD, les T-Bills 1–6 mois font un excellent socle.

  • Si tu veux zéro friction, un fonds monétaire de bonne maison fait l’affaire, surtout en EUR.

  • Garde un petit matelas en cash rémunéré pour saisir une opportunité, payer des frais, ou initier des ordres sans latence.

Détails pratiques qui évitent les surprises :

  • Calendrier : les règlements/rachats se font en J+1/J+2. Ajoute le délai de virement si tu dois rapatrier vers ta banque.

  • Risque de taux : si les banques centrales coupent vite, le rendement des courts s’ajuste à la baisse ; c’est normal.

  • Fiscalité : tu es dans un compte-titres, donc un cadre fiscal différent du PEA. Traite chaque enveloppe séparément.

3) USDC/USDT dans l’univers crypto : utilité, rendement possible, risques spécifiques

Bon cela s’adresse tout particulièrement à ceux qui ont fait des profits dans la crypto et qui ne veulent pas se faire exploser par les taxes sur les plus values en passant en FIAT (EUR, USD…).

Les stablecoins ont une qualité unique : la mobilité 24/7. Pour un investisseur actif qui bouge vite entre plateformes, c’est incomparable. Mais la promesse “valeur stable = risque zéro” est fausse. Le risque d’émetteur et le risque opérationnel existent, même si la volatilité de prix est faible.

Rester “au wallet” (USDC/USDT)

  • Avantage : disponibilité immédiate, frais bas sur-chaîne, transferts rapides.

  • Rendement : zéro si tu ne prêtes pas.

  • Risque : dépend de l’émetteur et de la qualité/structure des réserves (en général, T-Bills et cash), des règles de rachat, et de l’environnement réglementaire.

Prêter des stablecoins (DeFi “blue chips”)

  • Idée : déposer de l’USDC sur un protocole établi (ex. Aave v3) pour toucher un taux variable.

  • Ce qu’il faut comprendre : le rendement rémunère un risque technologique et de marché (smart-contract, paramètres du protocole, oracles). Les grandes versions auditées réduisent le risque… elles ne l’annulent pas.

  • Sortie : en général rapide, mais dépend de la liquidité on-chain du moment.

Trésorerie tokenisée (T-Bills “sur blockchain”)

  • Des acteurs tokenisent des portefeuilles de T-Bills/cash et distribuent un revenu correspondant aux taux courts (moins frais).

  • Points clés : accès KYC/whitelist, modalités de rachat, juridiction, frais, contreparties. La promesse est séduisante (taux courts + rails blockchain), mais c’est un produit financier avec une chaîne de responsabilités à lire de près.

Quand utiliser la brique crypto ?

  • Quand ta priorité n°1 est la mobilité instantanée dans l’écosystème, ou quand l’opportunité visée est elle-même on-chain.

  • À mon sens, ça reste une allocation satellite si ton critère cardinal est la réduction du risque total.

Comparatif simple

  • PEA (ETF court terme éligible) : très pratique pour éviter le cash mort sans sortir de l’enveloppe. Rendement proche des taux courts €, léger bruit de marché, liquidité quotidienne.

  • IBKR (T-Bills & fonds monétaires) : le standard pour capter les taux courts USD/EUR avec peu de volatilité et une sortie en quelques jours ; c’est la brique cœur.

  • Crypto (USDC/USDT) : mobilité 24/7 imbattable ; rendement nul si non placé ; rendement variable si prêté, avec des risques propres (émetteur, smart-contract, régulation). À manier en complément, pas en pilier central, quand la priorité est la sécurité.

Trois scénarios d’allocation

A) “Parking PEA” (tu veux rester dans l’enveloppe)

Objectif : laisser mûrir des idées d’achat actions.

  • 100 % sur un ETF/OPCVM court terme éligible PEA adossé à l’€STR.

  • Contrôle : vérifier éligibilité PEA, frais, liquidité quotidienne.

  • Sortie : immédiate au sein du PEA pour racheter tes actions.

B) “Trésorerie IBKR” (sécurité + liquidité + rendement cœur)

Objectif : capteur de taux courts en USD/EUR, retrait en J+1/J+2.

  • USD : T-Bills 1–6 mois en socle, complétés d’un fonds monétaire USD ; petit matelas en espèces rémunérées pour l’opérationnel.

  • EUR : fonds monétaire EUR court terme de qualité.

  • Discipline : échelonner les maturités de T-Bills (ladder) pour lisser la courbe de sortie et de réinvestissement.

C) “Mobilité crypto” (satellite à rendement mesuré)

Objectif : garder une capacité d’action 24/7 sur-chaîne.

  • Tronc en USDC non prêté (liquidité immédiate).

  • Complément en prêt DeFi sur protocole établi ou en trésorerie tokenisée si tu es éligible et que tu acceptes le cadre KYC et le risque d’émetteur.

  • Hygiène : tester un retrait avant d’augmenter la taille, diviser les contreparties, tenir une check-list de procédure (adresses, clés, 2FA, limites).

Les risques “invisibles” qui coûtent cher quand on les oublie

  1. Risque de taux : ces solutions suivent les taux courts. Si les banques centrales baissent, ton rendement descend aussi.

  2. Délai bancaire : un fonds monétaire se rachète vite, mais ton virement dépend aussi des cut-off de ta banque. Anticipe 24–72 h utiles selon les cas.

  3. Risque d’émetteur/plateforme (surtout en crypto et produits tokenisés) : lis les documents, comprends qui détient quoi, qui te doit quoi, et comment tu redeviens fiat.

  4. Fiscalité : PEA ≠ CTO ≠ crypto. Ne mélange pas les règles. Documente-toi pour éviter une optimisation involontairement contre-productive.

Cédric Tempestini

Cédric Tempestini

Pour ceux qui ont de l’argent. Deal Hunter, Investor, Serial Entrepreneur, BA, Author

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