L’indépendance financière : au-delà des mythes, la réalité des chiffres

On prend un shoot de réalité aujourd’hui.

Je vois beaucoup de gens qui rêvent d’indépendance financière, de ce fameux “fuck you money” ou “va chier” qui permet de dire non à ce qui ne nous convient pas. Et oui la position du “va chier” elle est libératoire.

Mais attention, il y a un monde entre le rêve et la réalité des mathématiques.

La règle des 4% : décortiquons le mythe

Avant d’aller plus loin, il faut qu’on parle de cette fameuse règle des 4%. Je vois tellement de gens qui l’appliquent aveuglément sans vraiment comprendre d’où elle vient et quelles sont ses limites.

Cette règle vient d’une étude américaine des années 90, la “Trinity Study”. Les chercheurs ont analysé différents portefeuilles sur des périodes de 30 ans pour déterminer un taux de retrait “sûr”. Leur conclusion ? Avec 4% de retrait annuel (ajusté sur l’inflation), vous avez 95% de chances de ne pas épuiser votre capital sur 30 ans.

Mais attention, voici ce qu’on ne vous dit pas souvent sur cette règle :

1. Elle est basée sur des données historiques américaines
   • Les marchés US ont connu une croissance exceptionnelle au 20e siècle
   • Rien ne garantit que le futur ressemblera au passé
2. Elle suppose un portefeuille 60% actions / 40% obligations
   • Si votre allocation est différente, les calculs changent complètement
   • Plus vous êtes agressif, plus le risque augmente
3. Elle ne prend pas en compte les frais
   • Frais de gestion
   • Taxes
   • Inflation réelle de votre style de vie
4. Elle suppose des retraits constants
   • En réalité, nos dépenses varient
   • Pas de flexibilité pour les imprévus ou les opportunités

Un exemple concret ? Prenons quelqu’un qui aurait appliqué cette règle en 2000 au Japon. Avec la longue période de stagnation japonaise, son capital se serait effondré. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres qui montre pourquoi il faut aller au-delà de cette règle simpliste.

Le mythe du revenu passif

Le SMIC linkedin lol : “Je veux gagner 10k par mois en passif”.
Mais combien vous faut-il vraiment de capital pour y arriver DE MANIÈRE SÉCURISÉE ? C’est là que ça devient intéressant…

Prenons les calculs classiques. Avec la fameuse règle des 4% :

• Pour 10 000€/mois = 120 000€/an
• Il vous faudrait : 120 000€ ÷ 0.04 = 120 000€ × 25 = 3 millions d’euros

Mais attendez… Ce calcul cache quelque chose de crucial.

La réalité des rendements : faisons les vrais calculs

Imaginons que vous ayez ces 3 millions d’euros. Vous les investissez et obtenez un rendement moyen de 7% par an (déjà pas mal !). Mais voilà le piège : la volatilité.

Faisons une simulation sur 3 ans avec un portefeuille de 3 millions :

Année 1 : Excellent scénario

• Rendement : +15%
• Capital en début d’année : 3 000 000€
• Gain : +450 000€
• Retrait pour vivre : -120 000€
• Capital fin d’année : 3 330 000€

Année 2 : Mauvaise année

• Rendement : -20%
• Capital en début d’année : 3 330 000€
• Perte : -666 000€
• Retrait pour vivre : -120 000€
• Capital fin d’année : 2 544 000€

Année 3 : Année moyenne

• Rendement : +7%
• Capital en début d’année : 2 544 000€
• Gain : +178 080€
• Retrait pour vivre : -120 000€
• Capital fin d’année : 2 602 080€ (ouille)

Vous voyez le problème ? En trois ans, malgré un rendement moyen positif, votre capital a DIMINUÉ de presque 400 000€ !

La solution : le rendement ajusté du risque

Alors, comment faire ?

La clé est de calculer votre “rendement sécurisé”.

Voici ma méthode :

1. Déterminez votre volatilité acceptable
   Pour un portefeuille diversifié, prenons 12% de volatilité annuelle (c’est déjà beaucoup).
2. Calculez votre rendement sécurisé

   Le rendement moyen ne suffit pas – la volatilité va “grignoter” une partie de ce rendement. C’est ce qu’on appelle le “volatility drag” ou le coût de la volatilité. Plus votre portefeuille est volatile, plus ce coût est important.

   Pour le comprendre, prenons un exemple simple :

   • Si vous perdez 50% (votre 100€ devient 50€)
   • Puis que vous gagnez 50% (vos 50€ deviennent 75€)
   • Votre rendement moyen est de 0% ((+50% -50%)/2)
   • Mais vous avez quand même perdu 25% de votre capital !

   C’est pour ça qu’il existe une formule qui permet d’estimer ce “grignotage” dû à la volatilité :

   • Coût de la volatilité = (Volatilité² / 2)
   • Rendement sécurisé = Rendement moyen – Coût de la volatilité

   Prenons un exemple concret avec un portefeuille qui a :

   • Un rendement moyen de 7%
   • Une volatilité de 12% (c’est typique pour un portefeuille mixte actions/obligations)

   Le calcul devient :

   1. Coût de la volatilité = (12% × 12%) ÷ 2 = 0.72%
   2. Rendement sécurisé = 7% – 0.72% = 6.28%

   Ce 6.28% est un rendement plus réaliste sur lequel baser vos calculs pour le long terme.

   C’est pour ça qu’il est crucial de maîtriser la volatilité de votre portefeuille : chaque point de volatilité va vous coûter en rendement réel.

3. Basez vos retraits sur ce rendement sécurisé
   Pour notre exemple de 10 000€/mois, il faudrait donc : (120 000€ / 0.0628) = 1 910 828€Heu ? Mais ça fait moins ??

MAIS ATTENDEZ ! N’oubliez pas l’inflation ! Faisons le calcul complet avec l’inflation :

1. Supposons une inflation de 2% par an
2. Pour maintenir votre pouvoir d’achat, votre rendement réel doit être supérieur à l’inflation
3. Pour calculer votre véritable besoin en capital, il faut intégrer l’inflation dans notre formule :

Rendement sécurisé réel = Rendement sécurisé – Inflation 6.28% – 2% = 4.28%

Donc pour obtenir 10 000€/mois en préservant votre pouvoir d’achat :

• Besoin annuel : 120 000€
• Capital nécessaire : 120 000€ / 0.0428 = 2 803 738€Heu ? ça fait toujours moins ??

MAIS pour que votre capital continue de croître et vous protéger encore mieux sur le long terme, il faut ajouter une marge de sécurité. Voici comment :

Imaginons que vous voulez que votre capital continue de croître de 2% par an en plus de l’inflation. Cela signifie que vous devez :

1. Couvrir l’inflation (2%)
2. Assurer la croissance désirée (2%)
3. Financer vos retraits (120 000€/an)

Le nouveau calcul devient :

• Rendement total nécessaire = Rendement sécurisé – (Inflation + Croissance désirée)
• 6.28% – (2% + 2%) = 2.28%

Capital nécessaire avec marge de croissance : 120 000€ / 0.0228 = 5 263 157€

Cette approche plus conservatrice signifie que :

• Votre capital continuera de croître même après avoir commencé les retraits
• Vous aurez une marge de manœuvre pour les imprévus
• Vous pourrez augmenter vos retraits dans le futur si nécessaire
• Vous laisserez un héritage plus important

C’est presque le double du capital initial !

Et c’est ça la vraie réalité des chiffres.

Quand quelqu’un vous dit qu’il peut vivre de ses rentes avec 1 million d’euros, demandez-lui s’il a pris en compte la volatilité, l’inflation ET la croissance nécessaire de son capital dans ses calculs…

Une stratégie possible pour devenir rentier

Laissez-moi vous présenter une approche que j’ai pu observer et qui me semble intéressante à étudier. L’idée est de construire un patrimoine diversifié qui combine plusieurs sources de revenus complémentaires.

Voici comment ce type de stratégie peut s’articuler :

1. Une base diversifiée et équilibrée (je reste simpliste pour l’exemple)

• 30% en obligations d’État indexées sur l’inflation (ce n’est pas ma tasse de thé, je chasse pour faire bien mieux, mais c’est pour l’exemple)
• 20% en immobilier locatif bien placé, à l’idéal diversifié à l’international
• 50% en portefeuille en bourse diversifié mondialement

Cette répartition cherche à équilibrer sécurité et performance, tout en protégeant contre différents types de risques.

2. Plusieurs sources de revenus complémentaires
   L’idée est de ne pas dépendre d’une seule source. Par exemple :

• Revenus locatifs
• Dividendes d’actions
• Obligations corporate
• Une activité professionnelle qu’on apprécie et qui génère aussi des revenus. La position du ‘Va chier” ne veut pas dire que vous ne glandez plus rien, l’humain a besoin d’activité pour se sentir épanoui.

La diversité des sources de revenus offre une protection naturelle : si une source diminue temporairement, les autres peuvent compenser.

3. Utilisez l’effet de levier du temps Plus vous commencez tôt, plus la magie des intérêts composés opère. Rappel avec quelques chiffres :

Investissement de 1000€/mois avec 6% de rendement sécurisé :

• Après 10 ans : 158 419€
• Après 20 ans : 443 201€
• Après 30 ans : 1 007 913€

Le vrai “fuck you money”

Le vrai pouvoir du “fuck you money”, ce n’est pas juste d’avoir beaucoup d’argent. C’est d’avoir un capital qui génère des revenus FIABLES et PRÉVISIBLES.

Pour atteindre ce niveau, voici ma recommandation :

1. Visez un capital qui génère 150% de vos besoins en rendement sécurisé
2. Gardez toujours 2 ans de dépenses en cash ou équivalent
3. Ne dépassez jamais 3% de retrait annuel les premières années

Au-delà de la règle des 4%

Alors que faire à la place de cette règle des 4% ? Voici mon approche plus prudente :

1. Commencez avec un taux de retrait de 3% maximum les premières années
   • Cela vous donne une marge de sécurité
   • Vous pourrez augmenter progressivement si tout va bien
2. Créez une “réserve tampon”
   • 2 à 3 ans de dépenses en cash ou équivalent
   • Cela vous évite de vendre en bas de cycle
3. Adoptez une stratégie flexible
   • Réduisez vos retraits en période de baisse
   • Augmentez-les quand les marchés performent bien

Cette approche demande plus de capital initial, mais elle est beaucoup plus robuste sur le long terme.

En conclusion

L’indépendance financière est possible, mais elle demande plus de capital que ce que la plupart des gens imaginent. La bonne nouvelle ? Une fois que vous comprenez ces mécanismes, vous pouvez construire un plan vraiment solide.

Et vous savez le plus beau ? Chaque euro investi intelligemment vous rapproche de cet objectif. C’est un peu comme une machine à remonter le temps : chaque investissement d’aujourd’hui travaille pour votre liberté de demain.

Bien entendu, bâtir une liberté financière robuste, cela demande des compétences, de l’expérience, et un réseau qui nous amène les meilleures opportunités d’investissements.

Ce n’est pas en empruntant les routes que tous le monde prend ( demander aux amis et à la famille qui n’y connaissent rien, au CGP du coin, à votre banquier, ) que vous allez atteindre cette position rare du “va chier”.

Mais par quoi commencer ? Quelles classes d’actifs existent ? Quelles stratégies ? à qui m’adresser ? Pour répondre à ces problématiques, j’ai créé le programme “FAST-TRACK INVESTOR”, vous pouvez aller ici : Découvrir FTI.

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