La vie professionnelle n’existe pas

Dans le livre ZERO TO ONE il y a ce passage où il pose cette question :

“Quelle est la vérité fondamentale que très peu de gens partagent avec vous ?”

Pour ma part la réponse à cette question est la suivante : “La vie professionnelle n’existe pas“.

Alors qu’est ce que je veux dire par là ?

Je pense que l’on a créé une distinction dans l’histoire moderne entre la vie professionnelle et la vie personnelle qui est un non sens pour moi.

De mon point de vue il n’y a pas lieu d’y avoir de distinction, nous n’avons qu’une seule vie, pleine et entière.

On dirait que dans notre société la vie professionnelle n’est pas vraiment notre véritable vie.

Quand on va au travail le matin, on met notre véritable vie (la vie personnelle) entre parenthèse. Surtout ne mélangeons pas les 2, gardons bien une frontière !

Cela permet de justifier que l’on va mettre un masque (COVID JOKE) pendant que l’on est au travail.
On devient une autre personne.
On va faire, ou accepter de faire des choses qui ne nous correspondent pas.
On accepte de suivre des ordres qui vont potentiellement à l’encontre de nos valeurs.
On accepte de faire des choses qui n’ont pas vraiment de sens pour nous.
On contrôle soigneusement les informations dont les autres ont connaissance.

Mais ce n’est pas grave, parce que c’est “la vie professionnelle”.

Ce n’est pas notre “vrai” vie, non celle-ci elle nous attend sagement à la maison.
Là on pourra se permettre d’être vraiment nous même, de faire des choses qui nous intéressent, de côtoyer des gens que l’on apprécie.

Enfin ça c’est ce qu’on se raconte… parce que pour ma part j’ai l’impression que la plupart des gens ont tellement pris sur eux toute la journée à ne pas être eux-mêmes qu’en réintégrant leur “vie personnelle” ils doivent surcompenser avec des trucs qui vont les faire “se sentir mieux”.
En clair de bonnes grosses injections de dopamines :

• cigarette,
• mal bouffe,
• réseaux sociaux,
• jeux vidéos,
• télévision, séries, etc…

Mais on l’a mérité non ? on en a tellement bavé toute la journée !

On a cette idée ancrée profondément que dans notre vie professionnelle, il faut “accepter”.

Et tout est fait pour renforcer et normaliser cette distinction :

• les vêtements du travail,
• la voiture du travail,
• le lieu de travail,
• les collègues du bureau,
• l’ordinateur du bureau,
• le téléphone du bureau,
• etc…

La vie professionnelle ne serait pas notre véritable vie, notre véritable vie c’est celle qui nous attend le soir en rentrant à la maison après notre trajet depuis le bureau.
Notre véritable vie c’est celle du week end.
Notre véritable vie c’est celle des vacances…

Donc sur une semaine normale ça représente quoi ?

7 jours c’est 168 heures.
168 heures – 35 heures de travail
133 heures – 7,5 heures de pause repas le midi où l’on reste dans notre environnement professionnel dans la plupart des cas
125,5 heures – 6 heures de trajet aller/retour pour le travail (74 minutes en moyenne de trajet par jour)
119,5 heures – 56 heures de sommeil
Il reste donc 63,5 heures par semaine de ce que l’on considère comme notre “vrai” vie

Soit approximativement 7 heures par jour de vie pro.
Soit approximativement 9 heures par jour de vie perso.

Posez vous la question :

Comment vous exploitez ces 9 heures par jour qui vous restent ?
Combien de temps vous prenez pour faire des choses qui font vraiment sens pour vous ?

Est ce qu’il n’y a pas quelque chose à creuser là ?

Pour ma part je pense que cette histoire de vie professionnelle / vie personnelle c’est vraiment de la MER…

On a qu’UNE SEULE VIE.
Il n’y a pas de distinction. Créer une distinction c’est un gâchis monumental de temps, d’énergie, de sens, de bien être.

Et je ne parle pas que des salariés, ça s’applique totalement aussi aux entrepreneurs.

Et pourtant quand on est entrepreneur on reprend le pouvoir sur cet aspect, on peut changer les choses, on peut sortir de ces schémas classiques. Ou en tout cas on peut se poser réellement la question de savoir si ça nous convient ou pas…

J’ai mis du temps à assumer ce choix que j’ai fait de casser cette barrière entre le pro et le perso, de ne pas faire de distinction.
J’ai longtemps senti ce regard d’incompréhension d’une partie de mon entourage et des autres entrepreneurs que je pouvais croiser. “Ha mais toi tu as tes salariés qui viennent chez toi ? c’est pas bizarre de tout mélanger comme ça ? ça ne te dérange pas qu’ils soient là ?”
Mais maintenant après 15 années je sais que j’ai fait le bon choix :

• travailler depuis chez moi,
• travailler avec mon épouse,
• faire garder ma fille à domicile pour pouvoir aller la voir quand je le souhaite,
• avoir un bâtiment sur mon terrain dans lequel une partie de mes équipes viennent travailler,
• travailler avec des gens qui étaient mes amis avant ou qui le sont devenus (salariés, clients, partenaires, fournisseurs, etc…),
• etc…

Ne trouvez-vous pas dommage de s’aménager un joli “chez soi” et de n’en profiter que les soirs et week ends ?

Je n’ai pas à faire semblant d’être quelqu’un d’autre.
Et je ne considère pas que j’ai du travail, je considère que j’ai de multiples activités.

Je ne ressens presque pas le besoin d’aller en vacances, parce que je n’ai pas à attendre la fin de la journée, le week end ou ces fameuses vacances pour me sentir épanoui.

Je sais que ça peut paraître très prétentieux, en mode “moi ma vie elle est trop bien d’abord vlan dans ta face”.

Alors oui j’adore ma vie (en passant vous ne trouvez pas que ça dérange quand on dit qu’on est heureux ?) , mais comme tout le monde j’ai des moments où je suis fatigué, où je dois gérer des trucs pas drôles, où j’ai des baisses de moral.

Ne croyez pas qu’elle est parfaite, il m’arrive encore de devoir composer avec des gens qui ne sont pas alignés avec mes valeurs, de faire des concessions, ou des choses qui ne me plaisent pas. Mais en fait c’est normal, c’est juste la vie (bien que je travaille à l’améliorer chaque jour).

Comme toujours la solution est dans l’équilibre : si il y a trop de ces choses qui vous font vous sentir mal, alors c’est que ça ne va pas.

Quand vous revenez de vacances, que vous reprenez le travail, si l’une de vos préoccupations ou pensées c’est rapidement d’organiser les prochaines vacances, alors je pense que vous avez un problème.

Réfléchissez à la manière dont on vivait il y a tout juste 200 ans.
Les gens vivaient et travaillez au même endroit, ils ne dédoublaient pas tout dans cette course frénétique à la distinction.

Et je pense que c’est aussi là que l’on trouve ce manque de sens que beaucoup de gens ressentent, cette morosité ambiante, ce mal être qui pousse encore plus vers ces machines à dopamines évoquées un peu plus haut.

Alors je ne dis pas de faire exactement comme moi.
Je vous dis juste de faire sauter ces barrières mentales et de vous demander si c’est schémas de vie et de comportement vous conviennent vraiment ?

Je sais c’est difficile, je sais ça fait peur, mais est ce que ça ne vaudrait pas le coup ? juste histoire d’être heureux ? 🙂

Et la petite blague de fin pour vous donner le sourire :

Une petite fille demande à sa mère :
– Maman, c’est quoi un trisomique ?
– C’est une personne qui a un chromosome de plus que nous. Du coup, ça affecte son intelligence et elle ne peut pas faire autant de choses que toi et moi.
– Un peu comme papa ?
– Non… enfin effectivement, dit comme ça, c’est un peu comme papa. À ceci près qu’un trisomique est sans doute capable de faire la vaisselle…

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