Inflation : le nouvel impôt déguisé

Nous vivons dans une époque particulière, et je crois qu’un changement de paradigme est en cours.

Avec la crise de 2008, les États et les banques centrales se sont engagés sur des rails dont elles ne peuvent plus sortir, à savoir garder des taux d’intérêts bas et faire tourner la planche à billets.

Il y a beaucoup de personnes qui dénoncent ce sytème qui parait marcher sur la tête, et on se demande assez justement « mais jusqu’où vont ils (pouvoir) aller ? ».

Je n’ai pas de réponses claires à cette question mais je ne vois que 2 issues possibles :

• révolte des populations et effondrement du système,
• effondrement du système et révolte des populations.

Oui en clair l’un entraînera l’autre et vice versa.

Je pense être d’un naturel optimiste, mais je ne vois pas une fin heureuse au système actuel.

De plus les seuls qui seraient en mesure de signer la fin de la fête sont ceux qui n’ont aucun intérêt à le faire et tout à perdre.
Imaginez si vous êtes à la tête de la FED et que vous décidez « ok plus on recule l’échéance et pire sera la chute, on arrête cette politique de taux bas, on stoppe la planche à billets ».

Cette décision entrainerait une crise financière et économique majeure.

Cela serait (potentiellement) la bonne décision à long termes, mais vous vous prendriez de plein fouet la vindicte populaire qui souffrirait de cette crise, un lynchage médiatique, et vos pairs, qui y perdraient aussi, vous taperez dessus.

En clair ça serait faire le sacrifice de votre carrière, de votre vie, ça impacterait votre famille et tout le monde vous considérerait comme celui ayant déclenché une catastrophe.

Donc sauf si vous n’avez plus rien à perdre parce que vous allez bientôt mourir d’un cancer, vous ne faites rien.

Et même, imaginons que le directeur de la FED veuille prendre cette décision : il y a suffisamment de gens autour de lui et qui travaillent avec lui, qui ont tout à perdre, pour qu’on l’empêche d’agir.

Pourquoi cela entraînerait une catastrophe ?

Le principal problème est le niveau de dette global de l’économie.

Je crois que le graphique ci-dessous est suffisamment éloquent :

Nous avons un endettement des États qui est titanesque, et des entreprises zombies dont la rentabilité est mauvaise mais qui continuent à fonctionner parce qu’elles peuvent emprunter et « rouler » leur dette.

Augmentez les taux et vous entrainez des faillites, que ce soit des entreprises ou même des pays…

La planche à billet et les taux bas alimentent le marché des actions, l’immobilier, le private equity, et même les cryptos !
Comme plus de monde en veut, parce que plus de monde dispose d’argent à dépenser et que les obligations ne sont pas intéressantes, alors les prix montent, et comme les prix montent et que les gens « s’enrichissent », ils en veulent plus, et le système s’auto entretient tant que de l’argent est déversé.

Comprenez aussi que vous pouvez mettre en collatéral de l’immobilier et des actions pour emprunter auprès des banques, donc si le prix baisse, parce qu’on arrête de faire tourner la planche à billet ou qu’on augmente les taux pour diminuer l’inflation, alors ça fait peser aussi un risque important sur les banques…

L’inflation – un moyen détourné de faire peser la dette des États sur le peuple

Nous arrivons au coeur de notre sujet : l’inflation. J’en ai parlé plusieurs fois depuis 1 an et demi, que ce soit dans des articles ou des vidéos, en expliquant pourquoi elle était déjà là.

Je pense que nous le constatons tous dans notre quotidien, et il y a aussi une classe d’actif en France qui est particulièrement représentative sur cet aspect : l’immobilier.

Parce que oui, l’augmentation des prix de l’immobilier, c’est de l’inflation aussi, même si sa proportion n’est pas correctement prise en compte par les indicateurs officiels.

Le moyen de faire diminuer l’inflation serait de remonter les taux et d’arrêter de faire tourner la planche à billet, mais j’ai expliqué ci-dessus pourquoi, d’après mes réflexions, cela n’arrivera pas.

Cela arrange les États, car au final cela permet de faire diminuer la charge de la dette, tout en augmentant en fait le montant des recettes car ils ponctionnent chaque transaction proportionnellement au montant (TVA).

Ainsi ils peuvent continuer à dépenser n’importe comment et augmenter le niveau de la dette, et éviter de prendre des décisions impopulaires qui iraient à l’encontre de leurs intérêts électoralistes.

A la fin c’est le peuple qui paye, car c’est sur lui que l’inflation pèse le plus et diminue son pouvoir d’achat.

Conséquences ?

Alors on pourrait penser qu’à un moment les gens vont se révolter, qu’ils vont trouver la situation intenable, qu’ils vont réagir…
Dans le genre… des gilets jaunes dont le mouvement à la base a été lancé suite à l’augmentation des prix de l’essence du fait des taxes supplémentaires.

Mais l’apathie générale, suite à la privation de liberté phénoménale que nous subissons depuis 1 an et demi au moment où j’écris cet article, sur l’autel du confort, me laisse à penser le contraire…

En effet :

• l’État pour acheter la paix sociale déverse de l’argent sous forme d’aides, d’emplois inutiles, etc…
• les gens s’endettent d’avantage,
• les gens ont l’impression de devenir plus riche quand le prix de leur bien immobilier augmente,
• les médias de masses sont contrôlés par une minorité qui a intérêt à conserver les choses tels quelles sont, et en plus de ça ils sont financés par le pouvoir public (je pourrai faire un article rien que sur ce sujet mais je ne vais pas m’étendre sur le sujet maintenant), et l’opinion et donc orientée et manipulée assez facilement,
• les échappatoires à la réalité sont tellement nombreuses et nourrissent l’apathie du plus grand nombre : séries, films, jeux vidéos, télévision, spectacles divers et variés, etc… (oui je sais que je suis dur)

Et puis ça continuera d’alimenter les marchés…
Parce-que si vous savez que l’argent que vous empruntez aujourd’hui aura moins de valeur demain, vous êtes d’autant plus incité à emprunter pour acheter des actifs dont le prix augmente (je parle bien de prix, pas de valeur…).

Et si on reprend le cas de l’immobilier, les gens sont contents quand on augmente leur durée d’endettement possible, sans voir à quel point il s’agit d’un appauvrissement pour eux.
Car il leur faudra plus de temps de travail, plus de temps de vie pour finir de payer exactement la même chose pour laquelle il y a 20 ans il fallait travailler potentiellement 2 fois moins longtemps.

Donc je penche plutôt pour le scénario « effondrement du système et révolte des populations ».

On peut encore bien tirer sur la corde de la planche à billet, au final où est la limite ? On a bien déversé des milliers de millards en 1 an.

Et sur les taux, ils sont bas, mais on peut aller vers des taux même négatifs, on a déjà commencé, pourquoi ne pas aller jusqu’à des taux négatifs de -4% ?

Alors bien sûr à un moment on en trouvera la limite, et c’est l’ensemble du système qui s’effondrera. De plus, là le choc sera suffisamment violent pour secouer les populations (enfin c’est ce que je crois).

Et vous qu’en pensez-vous ? Est-ce que vous êtes d’accord avec mes réflexions ? Est-ce que vous voyez de l’espoir que je ne vois pas ? N’hésitez pas à intervenir en commentaires de cet article 🙂

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